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Marquant la transition entre le Néolithique et l’âge du Bronze au cours du 3e millénaire avant J.-C., la civilisation campaniforme est généralement définie par différents types de céramique décorée, par le gobelet campaniforme non décoré et par un ensemble d’artefacts comme les brassards d’archer, les pointes de Palmela, les poignards à soie et les pendeloques arciformes. Un autre ensemble céramique lui est associé, il s’agit de la Begleitkeramik ou de la céramique dite commune ou d’accompagnement. Bien que de nombreuses études aient été menées sur cette période, elle reste encore mal définie lorsqu’on tente de l’aborder dans son ensemble. S’agit-il d’une idéologie ? de populations ? de migrations d’un ou de plusieurs groupes humains ? en une ou plusieurs vagues ? venant d’où et allant où ? Cette recherche tente de répondre à ces questions d’une manière nouvelle. Elle se base en effet sur la céramique commune campaniforme en dépit de l’hétérogénéité de la documentation archéologique, alors que les recherches précédentes se sont principalement focalisées sur la céramique décorée. Ce travail comporte trois volets : 1. Le premier porte sur l’ensemble céramique provenant du gisement de Derrière-le-Château à Géovreissiat et Montréal-la-Cluse dans l’Ain (France). Plus de cinquante mille tessons céramiques y ont été observés, analysés et interprétés. L’analyse spatiale a permis de démontrer que ce site a connu deux phases principales d’occupation. La première, au Campaniforme, entre 2500 et 2200 avant J.-C. durant laquelle neuf bâtiments ont été construits. La seconde, plus récente, au début du Bronze ancien, vers 2000 avant J.-C.: trois maisons ont alors été édifiées sur le site. 2. Le second volet concerne l’étude des gisements campaniformes avec céramique commune de l’Europe continentale. Huit cents gisements ont ainsi été étudiés répartis dans les onze pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Suisse. La céramique a été regroupée en quatre-vingt-trois types. Les associations préférentielles de ces quatre-vingt trois types céramiques à un type de gisement particulier (habitat, sépulture, dépôt), ainsi que leur répartition géographique, permettent une lecture synchrone des composantes culturelles au 3e millénaire avant J.-C. en Europe. Par ailleurs, afin de déterminer des zones géographiques responsables de la mise en place de certaines composantes, l’origine des principaux types céramiques a été recherchée dans le substrat du Néolithique final. Trois domaines culturels ont été mis en évidence : le Domaine oriental centré sur la République tchèque, le Domaine septentrional centré sur les Pays-Bas, et le Domaine méridional regroupant la France et le Nord de l’Italie. On observe ainsi que les mécanismes de transition du Néolithique final vers le Campaniforme sont très différents d’un domaine à l’autre. Les changements culturels sont si importants dans le Domaine méridional qu’on peut parler d’un renouvellement important (de population ?), alors que dans les Domaines oriental et septentrional, la transition s’est faite sans solution de continuité. 3. Le troisième volet étudie la validité du concept d’une région Rhin-Rhône culturellement autonome durant le Campaniforme. Ainsi, ce travail permet de proposer non seulement une synthèse des composantes céramiques de l’Europe du 3e millénaire avant notre ère, mais également de distinguer les aires géographiques responsables de la mise en place de celles-ci.