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Jean Godefroy Bidima, docteur en philosophie, a choisi de traiter non de l'art en Afrique mais de l'art négro-africain. Mais la formule "L'art négro-africain" ne trompe personne. L'art négro-africain entendu comme la manifestation d'une essence nègre dans les productions artistiques est une invention de l'ethnographie coloniale. Ce qui lui a valu cette définition ironique : "L'art africain ? C'est l'art des Africains, revu, corrigé, vendu et édité par les Blancs !". Ensuite, l'art africain a servi aux Africains à asseoir et à affirmer "l'africanité" qui est une affirmation exacerbée de l'obsession de la différence. L'analyse de Bidima portera sur les arts négro-africains. Le pluriel marque ici la fragmentation ainsi que le primat du multiple et de la diversité sur les identités substituantes. Ce travail se limitera à la peinture et à la sculpture. Sur le plan sémantique, le terme "art africain" est devenu préférable à celui de l'art négre, jugé trop colonial.
Bidima se situe dans la perspective de l'esthétique de la réception avec sa notion de "fusion des horizons". Qu'importe qu'un objet d'art soit traditionnel ou contemporain, l'essentiel est qu'aujourd'hui il y ait une "fusion des horizons" entre nous, les "attentes" en gestation dans la société et "l'horizon de l'objet". C'est cette fusion des horizons qui est importante dans la saisie de l'art comme événement.