دانلود کتاب La perte de l’Esprit Saint et son recouvrement dans l’Église ancienne Vol. 1
by Laurence Decousu
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عنوان فارسی: از دست دادن روح القدس و بهبود خود را در کلیسای اولیه Vol. 1 |
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peut-on perdre ce don ? C’est une affaire bien difficile et périlleuse que de traiter
de tels sujets. Le Magistère lui-même, du pape Grégoire XIII (1572–1585)
jusqu’aux plus récents catéchismes, peine et trébuche quand il se lance dans
cette entreprise. Les formulations proposées n’emportent pas forcément
l’adhésion. En effet, peut-on enregistrer sans sourciller ces propos du Youcat, le
catéchisme pour les jeunes des JMJ (2011) : « La confirmation est le sacrement
qui parfait le baptême, et par lequel nous recevons le don de l’Esprit Saint »
(n° 203). Faut-il donc attendre la confirmation pour recevoir l’Esprit Saint ? Or,
dans le rituel du baptême, la prière qui accompagne l’onction avec le saint
chrême déclare : « Dieu … vous a fait renaître de l’eau et de l’Esprit Saint » (Jn
3,5). Ce même propos est inclus dans plusieurs autres expressions du rituel
baptismal. Mais dans sa présentation du baptême, le même Youcat ne fait
mention du Saint Esprit qu’en nommant la Trinité et en reproduisant, dans les
marges, deux extraits du Nouveau Testament sur le baptême d’eau et d’Esprit
(Jn 3,5 ; 1 Co 12,13), comme si l’Esprit Saint était réservé à la confirmation. Ces
façons de présenter le baptême et la confirmation embrouillent les esprits. En
effet, s’il s’agit d’un baptême « dans l’eau et dans l’Esprit Saint » comme
l’interprète le Magistère, doit-il, et même peut-il être perfectionné ? Le don de
Dieu au baptême ne serait-il que partiel, devant être complété par la confirmation
? Et si c’était le cas, que penser de cette pastorale qui, en France, ne conduit
que 12% des jeunes baptisés à la confirmation ? Ne serait-elle pas la
conséquence de cette discipline que le code de droit canonique avait encore
enregistrée en 1917 (can. 787) : la confirmation ne serait pas de « nécessité de
moyen pour le salut ». Bref, si le don de l’Esprit Saint est l’offre décisive de Dieu
(Lc 11,13), dans l’adoption qu’il réalise au baptême, les discours théologiques et
ecclésiastiques en rendent compte de façon hésitante. Certes, il est bien difficile
d’en parler, comme Jésus le faisait déjà remarquer à Nicodème : « Le vent
souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient et où il
va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit » (Jn 3,8).