دانلود کتاب Devant l'image : questions posées aux fins d'une histoire de l'art
by Georges Didi-Huberman
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عنوان فارسی: در مقابل تصویر: س questionsالاتی که برای اهداف یک تاریخ هنری پرسیده شده است |
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جزییات کتاب
D’où viennent-elles, ces catégories ? C’est la question posée ici à la discipline de l’histoire de l’art, dont le développement actuel – la finesse de ses outils, son impressionnante capacité d’érudition, sa prétention scientifique, son rôle dans le marché de l’art – semble autoriser le ton de certitude si souvent adopté par les professionnels de l’art, les savants de l’image. Or, qu’est-ce qu’un savoir lorsque le savoir porte sur ce Protée que l’on nomme une image ? La question exige de mettre à jour la “ philosophie spontanée ” ou les modèles discursifs mis en jeu lorsque nous cherchons, devant un tableau ou une sculpture, à en tirer, voire à en soutirer une connaissance.
Entre voir et savoir se glissent souvent des mots magiques, les philtres d’une connaissance illusoire : ils résolvent les problèmes, donnent l’impression de comprendre. Ces mots magiques, Vasari, le premier historien de l’art, au XVIe siècle, en a inventé de fameux, qui traînent encore dans notre vocabulaire. Panofsky, le “ réformateur ” de l’histoire de l’art, au XXe siècle, les a critiqués dans un sens à l’aide d’un outil philosophique considérable – la critique kantienne de la connaissance –, mais il les a restaurés dans un autre sens, au nom de l’humanisme et d’un concept encore classique de la représentation.
C’est du côté de Freud que l’on a cherché ici les moyens d’une critique renouvelée de la connaissance propre aux images. L’acte de voir s’y est littéralement ouvert, c’est-à-dire déchiré puis déployé : entre représentation et présentation, entre symbole et symptôme, déterminisme et surdétermination. Et, pour finir, entre la notion habituelle du visible et une notion renouvelée du visuel. L’équation tranquille – métaphysique ou positiviste – du voir et du savoir laisse place dès lors à quelque chose comme un principe d’incertitude. Quelque chose comme une contrainte du regard au non-savoir. Quelque chose qui nous met devant l’image comme face à ce qui se dérobe : position instable s’il en est. Mais position qu’il fallait penser comme telle pour la situer malgré tout dans un projet de connaissance – un projet d’histoire de l’art.