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Nous vivons au sein d’une société hiérarchique et inique. Cette apparente platitude devient beaucoup moins triviale dès lors que ceux qui en sont les victimes réalisent qu’ils y participent activement. Cette servitude consentie résulte d’une longue évolution durant laquelle les occupants du haut de la chaîne alimentaire ont perfectionné l’art d’asservir les membres de la société les plus malléables. Ils y réussissent en s’appuyant sur des recettes éprouvées qui comportent toujours les mêmes ingrédients: un climat anxiogène artificiel plus ou moins intense, un conformisme de style de vie suffisamment abrutissant pour ne laisser ni le temps ni l’énergie indispensables à l’observation et à la réflexion, un prêt-à-penser omniprésent destiné à camoufler la nature véritable de l’organisation sociale et à inculquer la soumission du plus grand nombre. Cette mise sous tutelle ne s’exerce pas par la force physique, mais par un conditionnement sophistiqué dont les cobayes apprennent docilement leur place, leur rôle et leur responsabilité. L’efficacité de cette programmation est telle que ses proies finissent par se persuader de la douceur de leur sort et de l’autorité de leurs bienfaiteurs. La dictature s’épanouit sur le terreau de l’ignorance et de la pauvreté rappelait Orwell. Si cette vérité raisonne en vous ou que vous n’avez pas renoncé à l’ambition d’être un jour complètement autonome, pleinement et exclusivement responsable de votre vie, alors ce précis d’économie politique – cette Théorie Générale de l’Interaction – s’adresse à vous. Des deux mamelles de l’oppression – la pauvreté et l’ignorance – il s’attaque à la seconde, en exposant pas à pas la connaissance qui permettra aux plus téméraires de se délivrer de la camisole mentale qu’ils ont enfilée en adoptant toutes sortes de préjugés et de croyances infondées sur des sujets aussi variés que l’économie, l’Etat, la démocratie représentative et les origines de notre prospérité. Bien que par nature un précis s’attache à conserver l’essentiel et à écarter le superflu, force est de constater que le champ des sujets à couvrir pour s’émanciper est vaste. Il faudra donc y consacrer du temps et de l’énergie. C’est dans cet esprit que ce précis d’économie politique a été conçu. Son premier volume comporte ainsi l’introduction générale qui livre les clefs pour penser les sujets d’économie politique par soi-même. Parmi elles, les méthodes sont primordiales car elles établissent les briques élémentaires avec lesquelles les théories se construisent et sur lesquelles elles se fondent. C’est à travers elles que s’impose la nécessité de penser la science économique et la science politique de manière dissociée avant de pouvoir les réunir à nouveau sous une théorie générale de l’interaction. La méthode phare présentée ici – praxéologique – est considérée comme hétérodoxe par la plupart des économistes contemporains. Il s’agit pourtant de la méthode de référence de ceux qui veulent ancrer logiquement la science économique dans la réalité des actions individuelles. Aussi, ce volume la situe en opposition avec une méthode alternative – celle des économistes des conventions – dont l’examen critique met en relief la supériorité (en termes de cohérence et de pertinence) de la méthode praxéologique en économie. Le volume se conclu avec un court essai qui incite à porter attention aux enseignements de la logique afin de pouvoir débattre en confiance de ces sujets et d’éviter de se faire balader par les commentateurs professionnels autorisés. Dans une société régimentée à outrance, penser par soi-même devient en effet l’acte subversif par excellence. Cet essai conclusif décrypte les principales fautes de raisonnement communes à la plupart des croyances erronées propagées sur l’économie de marché et sur le rôle de l’Etat, et constitue ainsi une transition naturelle vers le second volume de cette trilogie consacré aux Modèles.
Cet ouvrage est préfacé par le Professeur Gérard Bramoullé.