دانلود کتاب De l'épuration au Grand-Duché de Luxembourg après la seconde guerre mondiale
by Paul CERF
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عنوان فارسی: تصفیه در دوک بزرگ لوکزامبورگ پس از جنگ جهانی دوم |
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جزییات کتاب
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Paul Cerf
Troisième édition
1981 Imprimerie St-Paul, S.A. Luxembourg
1ère édition: avril 1980
2ème édition: juin 1980
3ème édition: juin 1981
Préface à la 3ème édition
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84.000 Luxembourgeois, membres de l'organisation pronazie VDB, chiffre effarant à première vue, qui a irrité maint lecteur luxembourgeois des précédentes éditions ayant vécu les années 1940-1944 sous la botte nazie; qui a suscité des questions parmi les jeunes et les lecteurs étrangers, peu familiers de l'histoire contemporaine luxembourgeoise.
Je serai donc très clair, au risque de me répéter: il est évident qu'il n'y eut jamais 84.000 Luxembourgeois qui collaborèrent avec les Allemands. Il y eut des dizaines de milliers de Luxembourgeois, inscrits d'office et/ou de force dans les fichiers de la VDB, dont les responsables étaient les premiers à reconnaître l'absence de toute signification politique; il y eut une poignée de Luxembourgeois qui, pour des motifs divers, furent du côté des occupants nazis.
Mais la population luxembourgeoise, dans sa grande majorité, rejeta dès le 10 mai 1940 toute forme de collaboration avec les nazis.
Il faudra un jour écrire l'histoire de cette résistance d'un petit peuple dans l'affreuse tourmente de la deuxième guerre mondiale.
Ce ne fut pas une résistance armée, les limites territoriales et la configuration géographique ne s'y prêtant pas; ce fut une résistance des coeurs et des âmes qu'une propagande inlassable, mais très stupide, en dépit de sa réputation, ne parvint à aucun moment à briser.
Ce fut la résistance têtue des Luxembourgeois qui fit échouer en octobre 1941 un soit-disant recensement de la population, mais qui, en réalité renfermait une question-piège sur la langue maternelle: malgré une virulente campagne d'intoxication, assortie de menaces en tous genres et ayant pour but d'inciter les Luxembourgeois à répondre que leur langue maternelle était l'allemand, la réponse fut à 99%: le luxembourgeois.
Ce fut la résistance butée des Luxembourgeois qui fut à l'origine d'une grève en août 1942, qui paralysa la vie économique et publique du pays, en protestation contre le service militaire obligatoire dans l'armée allemande, que le «Gauleiter» venait de décréter; grève d'une population désarmée contre la plus grande puissance militaire du monde, dont les troupes, à l'époque, occupaient l'Europe du Caucase aux Pyrénées; grève gratuite, car vouée d'avance à l'échec; grève sanglante, réprimée avec férocité, mais grève quand même.
En proportion, les Luxembourgeois ont payé un lourd tribut pour leur liberté, le plus lourd après les Russes et les Polonais. Ils n'ont de leçon de patriotisme à recevoir de personne. La greffe de la collaboration n'a jamais pris, le phénomène de rejet a été quasi total. Mais la collaboration a existé, on ne peut escamoter les vérités historiques désagréables ; ce sont ces vérités que je me suis efforcé de mettre à nu.
Le jour où la fresque de la vie des Luxembourgeois sous l'occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale sera peinte dans sa totalité, le douloureux chapitre de la collaboration pourra s'y insérer tout naturellement et dans ses justes proportions.
Quarante ans après ces événements, le temps de la légende doit laisser place à celui du souvenir, dégagé d'un contexte parfois obscur et passionnel, et à celui de la vérité sereine.
Waterloo, octobre 1980
Sources
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Documentation: Jean Lasar, Daniel Schwall, Marie-Jo Thomas
Révision du manuscrit: Agnès Biehler
Photos: Archives de l'Etat, Jean-Pierre Conrardy, Henri Koch-Kent, Archives «Luxemburger Wort», Photo-Hall Bertogne.
Caricatures: Archives «tageblatt»
Colophon
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Près de 10.000 dossiers pénaux de collaborateurs politiques, 20.000 dossiers administratifs, 2.272 condamnations à des peines diverses, dont 12 condamnations à mort, 1.186 Luxembourgeois déchus de leur nationalité, plus de 5.000 personnes jetées dans des prisons et camps de travail, voilà l'effarant bilan chiffré de la collaboration des Luxembourgeois avec l'occupant nazi.
Comment fut-il possible que des Luxembourgeois participent d'enthousiasme à l'oeuvre de destruction de leur patrie? Comment se prêtèrent-ils à la dénonciation, à la délation, parfois à la torture de leurs propres compatriotes?
A ces questions angoissantes, l'auteur s'efforce d'apporter une réponse sereine et objective. Il analyse le processus de l'épuration, sans en escamoter les bavures. Un livre, qui 30 ans après ces douloureux événements vient à son heure, dresse la photographie sans retouche d'un des épisodes les plus controversés de l'histoire contemporaine du Grand-Duché de Luxembourg.
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Paul Cerf, né en 1929, ancien journaliste à Luxembourg, fonctionnaire de presse auprès de la Commission des Communautés européennes à Bruxelles, est un des connaisseurs les plus avertis de l'histoire contemporaine luxembourgeoise. Sa solide connaissance des dossiers appuyée sur une documentation très étoffée le mettent à même d'apporter un éclairage à des problèmes et événements relégués jusqu'à ce jour dans des zones d'ombres.