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Meurtres, corps blessés, supplices, décollations, romans " dégouttants de sang ", comme l'écrit Balzac dans la préface de l'Histoire des Treize, poignards au-devant de la scène théâtrale : Les œuvres romantiques apparaissent comme une véritable anthologie de crimes de sang et scènes capitales. Mais, fondant un nouveau plaisir d'écriture comme de lecture, le meurtre semble moins un thème qu'un principe littéraire et esthétique. Ce constat suscite la réflexion de Christine Marcandier-Colard : objet et sujet des œuvres, le crime participe aux renouvellements romantiques et fonde une modernité dans la violence. Le meurtre est bien l'art poétique du romantisme, il s'impose comme le point de convergence de tous les discours ; le criminel, l'assassin sont figures de l'artiste. Que la violence représentée soit sérieuse, spectaculaire ou tournée en dérision, mise en abyme par l'ironie, elle travaille l'imaginaire littéraire et sert un profond renouvellement des genres.