جزییات کتاب
De 2016 à 2019, les comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) ont mené une lutte contre l'exploitation du travail étudiant et pour la rémunération des stages. La mobilisation a touché 60 000 étudiant·e·s et, pour une première fois dans l'histoire du mouvement étudiant québécois, des milliers de stagiaires se sont mis·e·s en grève. Préfacée par George Caffentzis et Silvia Federici, cette anthologie retrace les temps forts d'une lutte étudiante et féministe singulière pour un salaire étudiant. Cet ouvrage s'apparente à une autopsie d'une mobilisation. Celle de la grève des stages lancée au Québec en 2016 et qui aura culminé en 2019 par l'obtention de la création de bourses dans seize programmes liés aux domaines de l'éducation, de la santé et des services sociaux, au sein des écoles de formation professionnelle, des cégeps et des universités. Une victoire sans précédent pour le mouvement étudiant depuis une quarantaine d'années. Or, pour les militantes et les militants qui ont vécu cette lutte de l'intérieur, les revendications dépassaient la simple rémunération des stages. Dans une perspective féministe, on invitait plutôt les grévistes à redéfinir le mouvement étudiant lui-même englué dans des rapports de pouvoir, à reconnaitre les études comme une forme de travail, à décentraliser les mouvements contestataires, à l'éclatement des méthodes du mouvement étudiant traditionnel. C'est que les stages ne se piquettent pas comme des cours. C'est que les stages reproduisent une forme d'aliénation propre au monde salarié, dans des domaines majoritairement constitués de femmes, sauf qu'il s'agit d'un travail gratuit, invisible. À travers les différents chapitres constitués de textes, de tracts et d'affiches qui proviennent des agissantes et agissants des Comités unitaires pour le travail étudiant (CUTE), on replonge dans la toute première grève des stages du Québec. De la fondation des CUTE aux tentatives de ralliement des autres branches de la gauche étudiante, en passant par l'organisation d'une grève qui s'articule de manière régionale et non nationale,--et qui arrive tout de même à faire écho à l'international,--jusqu'à la grève elle-même et tout ce qu'elle implique de sacrifices, de tensions et d'apprentissages. Pour nourrir les mouvements à venir, il était primordial pour les autrices de colliger les expériences et les témoignages de cette grève unique en son genre.