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De la fin du IVe siècle au Ier siècle av. J.-C., le royaume séleucide fut, avec ses concurrents lagide et antigonide, une des principales puissances du monde hellénistique. Les conquêtes de Séleucos, le fondateur de la dynastie, lui permirent en effet de dominer au début du IIIe siècle un territoire qui, de la mer Egée à l'Asie centrale et de la Babylonie à la mer Caspienne, faisait de lui le principal héritier de l'empire d'Alexandre et le conduisait à dominer des cités, des dynastes ou des ethnè souvent soucieux d'affirmer leur propre autonomie. Mais l'histoire du royaume séleucide fut aussi marquée par des périodes de crise et de mise en cause de la capacité du pouvoir à dominer la totalité des régions qu'il revendiquait. Si le règne d'Antiochos III (223-187) fut celui d'une réaffirmation de la puissance séleucide fragilisée par la perte des provinces orientales au milieu du IIIe siècle, la seconde partie du IIe siècle vit au contraire l'affaiblissement progressif d'un pouvoir séleucide miné par les crises dynastiques et confronté à la pression de Rome et des Parthes. Contraint, par ses propres ambitions, à dominer un territoire relevant d'une diversité politique, culturelle et ethnique identique à celle de l'empire achéménide, le pouvoir séleucide eut à mettre en place des processus complexes de domination pour affirmer une souveraineté qui ne se confondait pas avec la simple puissance. Fondé sur une documentation épigraphique et archéologique fortement renouvelée au cours des deux dernières décennies, ce livre présente une réflexion sur les structures de ce pouvoir et sur les modalités de son exercice entre la fin du IVe siècle et la fin du IIe siècle. Il se propose notamment de discuter l'idée, longtemps dominante, d'un pouvoir séleucide qui aurait été atteint d'une faiblesse consubstantielle, lui interdisant de contrôler réellement son propre territoire. C'est par l'étude des différentes formes de domination mais aussi par une analyse précise du fonctionnement de l'administration que l'on peut apprécier l'efficacité et l'emprise réelles d'un pouvoir macédonien qui, plus que les autres, eut à inscrire dans l'espace et dans la durée l'ambition qui avait été celle d'Alexandre le Grand.