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"Et si la mort de femmes faisait vivre une langue mourante ? Autrement dit, qu'est-ce qui pourrait maintenir l'usage d'une langue menacée ? " Le présent ouvrage examine comment, en contexte occitan, cette question sociolinguistique s'articule et s'affirme dans la représentation littéraire de la femme, de la féminité et de la mort. Rédigés entre la fin du dix-neuvième siècle et la deuxième moitié du vingtième siècle, les textes étudiés - poèmes, romans, discours, souvenirs, pièce de théâtre - sont ceux de quatre femmes auteurs, Philadelphe de Gerde (Claude Duclos-Requier), Calelhon (Julienne Fraysse-Séguret), Clardeluno (Jeanne Barthès) et Farfantello (Henriette Dibon). Membres du Félibrige, celles-ci ont choisi d'écrire en occitan à une époque où l'usage de cette langue décroît rapidement.La lecture qui est ici proposée retient trois considérations. La première est stratégique : il s'agit d'observer par quels moyens littéraires se conjuguent la promotion de la langue, la réflexion sur la mort et la mise en scène de personnages féminins. Parmi les pratiques qui illustrent et développent cette problématique figurent la description de paysages, le projet autobiographique, la réécriture de légendes ou d'anciens poèmes, le travail documentaire, et jusqu'à l'auto-traduction.Deuxièmement, la mise en fiction de la mort de la langue soulève la question de la portée de cet engagement socioculturel, car, devenu littéraire, celui-ci est exposé à des enjeux qui le dépassent et qui touchent, par exemple, au traitement de la condition féminine dans la fiction, à l'élitisme qu'évoque et nourrit la littérature, ou encore à l'autorité de la voix individuelle dans la défense d'une cause qui concerne, en fait, tout un groupe.Finalement, cette étude a pour objectif de présenter l'oeuvre considérable, mais méconnue, de quatre femmes qui ont activement participé aux débats de leur temps.