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===== Extrait du prélude : Alors, romains ou barbares, païens ou chrétiens, encore antiques ou déjà médiévaux, ces temps de transition ? Le « cas Childéric » montre qu’il faut se défier de toute définition systématique qui cacherait une réalité beaucoup plus nuancée. Ces siècles ont vu la Gaule, entité restée homogène même au temps de l’intégration dans le grand Empire romain, se muer peu à peu, grâce à la conquête franque, en une Francia, mère aussi bien de l’Allemagne et des petits États médians (en particulier de ceux où l’on parle le néerlandais, héritier de l’ancien francique) que de la France d’aujourd’hui. Or, telle qu’elle apparaît à la lumière des découvertes archéologiques récentes ou à la relecture de textes dûment critiqués et souvent plus fiables qu’on ne l’a cru longtemps, cette histoire fut beaucoup moins marquée par des césures brutales que par de lentes mutations, variables aussi bien dans l’espace que dans le temps. Les grandes charnières qui donnent à ce livre son rythme quasi séculaire ne visent qu’à suggérer les traits dominants de cette évolution : un long VIᵉ siècle (de 481 environ à 613), où pèse encore le souvenir de Rome, réactivé par l’ambition unificatrice de Clovis et de ses héritiers, ainsi que par la reconquête byzantine de la majeure partie du bassin occidental de la Méditerranée; un VIIᵉ siècle (de 613 à 714) où, dès les règnes de Clotaire II et de Dagobert, véritables fondateurs du Moyen Age, s’affirment, au nord de la Gaule, les forces de l’avenir, singulièrement dans le milieu des élites franques, récemment converties au christianisme et résolument ouvertes aux courants, spirituels autant qu’économiques, venus du Nord; un VIIIᵉ siècle, enfin (de 714 à 814), qui, avec le triomphe des Pippinides, voit s’ébaucher la première grande synthèse médiévale, entre des forces économiques et sociales désormais enracinées au Nord et des modèles politiques et culturels toujours empruntés au Midi. Avant d’entrer dans la dynamique de cette histoire, il convient de présenter à grands traits la Gaule du Vᵉ siècle, moins pour en dresser un bilan institutionnel, qui serait aussi inutile que fastidieux, que pour planter le décor dans lequel vont se mouvoir pendant les siècles à venir ces hommes qui de la Gaule feraient la Francia, puis la France.===== Table des matières =====Prélude. La mort de ChildéricIntroduction. Vers 480, la Gaule La route L’emprise du « saltus » L’« ager » Les élites de la Gaule romaine entre la campagne et la ville La cité Le christianisme Les Barbares Les Francs1. Les Francs et le tropisme méditerranéen (481-613) 1. Clovis (481-511) Grégoire de Tours et Clovis Vers le sud et vers l’est, les premières victoires Le baptême de Clovis (25 décembre 498 ?) Clovis et les Burgondes, ou l’attraction méditerranéenne Clovis et les Wisigoths, ou l’ambition unificatrice Paris capitale La liquidation des chefs francs Le législateur 2. Les héritiers de Clovis et l’unité de la Gaule (511-561) L’héritage Le partage de 511 Conquête de la Burgondie et annexion de la Provence : la Méditerranée enfin ! Le pouvoir franc en Gaule au milieu du VIᵉ siècle Clotaire seul roi des Francs (558-561) L’unité inachevée 3. Dans un long VIᵉ siècle, le poids des vieilles structures Toujours l’emprise de la nature La tradition latifundiaire et le devenir des agglomérations rurales La toute-puissance des aristocraties Les survivances de la cité antique Le poids de la tradition monumentale dans l’architecture religieuse Des courants d’échanges toujours tributaires de la Méditerranée 4. Christianisation et pesanteurs culturelles Le prestige préservé de la culture antique Les cadres de l’Église séculière La tradition monastique La christianisation et ses limites La mort 5. La faide royale (561-613) La famille et le droit Les partages de 561 et 567 Mariages royaux La guerre civile : première séquence (v. 570-584) Le traité d’Andelot et ses enseignements Émergence de la Burgondie, de l’Austrasie et de la Neustrie L’axe austro-burgonde et les derniers feux de la guerre civile2. Au nord, les forces de l’avenir (613-714) 1. Clotaire II et Dagobert (613-639) Le pseudo-Frédégaire Clotaire II et l’édit de 614 La puissance des maires du palais Dagobert, « rex super Austrasiis » (623), puis « rex Francorum » (629) Le gouvernement de Dagobert Dagobert sur tous les fronts Dagobert et Saint-Denis Clotaire II, Dagobert et les origines de la France médiévale 2. Au VIIᵉ siècle : les chemins nouveaux de l’économie Mieux climatique et renouveau démographique Vers de nouvelles structures foncières L’éclipse des vieilles cités et le développement des constellations périphériques Paris mérovingien Du Sud au Nord : le basculement du centre de gravité économique Vers le monopole de la monnaie d’argent 3. Première ébauche d’une société chrétienne De l’économique au politique : le pouvoir des élites dans la Gaule du VIIᵉ siècle La fin de la culture antique L’épanouissement d’un art barbare et chrétien Les élites et l’œuvre de christianisation Culte des saints et apprivoisement de la mort Dans les cloîtres, l’élaboration d’une culture chrétienne La crypte mémoriale de Jouarre 4. Entre 639 et 714 : la crise de la royauté et l’irrésistible ascension des Pippinides En Neustrie et en Bourgogne, le règne d’un roi enfant En Austrasie, l’usurpation déguisée des Pippinides Ébroïn, Léger, Wulfoald, et autres Loup… … ou l’exacerbation des régionalismes Entre Neustrie et Austrasie, la lutte finale pour la suprématie Pépin II : un héritier Pépin II : « princeps » entre deux mondes Le progressif effacement de la dynastie mérovingienne3. La synthèse carolingienne (714-814) 1. Charles Martel, le « presque-roi » (714-741) La crise de succession de Pépin II Charles Martel et le sursaut austrasien (716-721) La mise au pas du Nord Pacification et christianisation outre-Rhin L’incursion de l’Islam et la bataille dite de Poitiers (25 octobre 732) Vers la soumission du Midi En 739, l’appel du pape Grégoire III à Charles Martel 2. Pépin III, le roi (741-768) Carloman le méconnu et Pépin l’illustre Boniface et la grande entreprise de réforme de l’Église franque (743-747) Le gouvernement personnel de Pépin Le coup d’État de novembre 751 Le sacre pontifical de Pépin (754) et les expéditions italiennes La conquête de la Septimanie et de l’Aquitaine L’œuvre de Pépin et de Chrodegang Le rayonnement de Pépin Pépin, Fulrad et Saint-Denis 3. Charles, l’empereur (768-814) Charles le Grand et Carloman le bref (768-771) Guerre et paix carolines Horizons proches : vers l’unification de la Gaule Horizons moyens : vers l’intégration de la Germanie continentale Horizons lointains : vers l’Espagne et l’Italie, une nouvelle politique méditerranéenne « Une large et robuste carrure…, la passion des arts libéraux » Aix-la-Chapelle L’Empire (25 décembre 800) : un grand événement de l’histoire de France ? 4. La normalisation de la société franque Charlemagne entre Dieu et les hommes Du palais aux « pagi » : le gouvernement carolingien La vassalité : une institution privée au service de la raison d’État L’encadrement de la terre et des hommes L’argent, les grands et les petits échanges Église d’État et État d’Église Une culture et un art à la gloire de Dieu et de l’EmpireÉpilogue. Charlemagne entre l’échec et la réussiteChronologieTableaux généalogiquesBibliographieComplément bibliographiqueIndexCartes