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À partir d'une approche contrastive de l'oeuvre de Georges Bataille, 'La fascination du Commandeur' montre que la pensée française, tout au long du XXe siècle, a tergiversé entre deux expériences du sacré : l'une immédiate, à même le corps, l'autre symbolisée, passant par l'écriture. Dans le contexte d'une Troisième République faisant du sacré un moyen de recentrement national, Bataille reste tributaire de Durkheim et de Mauss par les difficultés qu'il rencontre à reconnaître au sacré une dimension langagière. Ses principaux interlocuteurs Breton, Caillois, Leiris, Paulhan, Blanchot, Lacan ne manquent pas d'ailleurs de l'interpeller sur ce point, même si certains d'entre eux se montreront à leur tour indécis sur la question. D'autres, tel Sartre, évacuent ostensiblement l'écriture mais sans en accomplir le deuil. En somme, il y va à chaque fois du credo esthétique de Proust qui tôt ou tard apparaîtra pour chacun comme une véritable figure de Commandeur. Après la mort de Bataille, le débat demeure d'actualité : l'expérience langagière du sacré animera des débats en psychanalyse (Lacan, Lyotard, Deleuze et Guattari), en philosophie (Derrida, Nancy, Lacoue-Labarthe), en littérature (Blanchot), tout comme elle déterminera l'avant-gardisme d'après-guerre, notamment avec le groupe 'Tel Quel'