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ExtraitAvant-proposCe livre est une invitation à la philosophie de l'amour.Je présente un panorama général des différentes formes d'amour (sexuel, romantique, moral, céleste), et j'examine ce que j'appelle les six idées de base de l'amour.- L'amour est plus important que tout- L'être aimé est irremplaçable- On peut aimer sans raison- L'amour est au-delà du bien et du mal- On ne peut pas aimer sur commande- L'amour qui ne dure pas n'est pas un amour véritableOn retrouve ces idées de base en partie ou en totalité dans chacune des formes d'amour.J'essaie de ne pas être trop cynique, c'est-à-dire de ne pas dévaluer l'amour systématiquement, et de façon purement provocatrice.Mais je dois avouer que c'est assez difficile parce que c'est la réaction spontanée la plus appropriée, je crois, devant l'étrange prolifération des célébrations, glorifications et autres éloges philosophiques de l'amour.Une telle unanimité donne l'impression qu'il n'y a plus beaucoup de place aujourd'hui, dans l'espace intellectuel, pour des vues critiques sur la question.L'un de mes objectifs dans ce livre est de ramener ces vues critiques dans le débat philosophique.Cependant, je ne propose aucune définition originale de l'amour.Je laisse au lecteur inventif la liberté d'en chercher une qui pourrait satisfaire tout le monde. Mais j'explique longuement pourquoi ce serait une mauvaise idée d'essayer.Bien que je parle tout au long de ce livre, et surtout en conclusion, de l'exploitation politique du mot «amour» par les moralistes conservateurs, il ne s'agit pas d'un ouvrage de philosophie politique. Je m'intéresse avant tout aux problèmes logiques et moraux que posent les idées de base de l'amour.Un dernier mot d'introduction.En décidant de donner à ce livre le titre Philosopher ou faire l'amour, je ne voulais évidemment pas parler de ma situation personnelle (quoique...).C'est une sorte d'écho au titre si bien choisi du film des frères Larrieu Peindre ou faire l'amour.Je pensais qu'il serait utile d'affirmer dès le début mon opposition à certaines philosophies ascétiques qui nous imposent l'alternative «Philosopher ou faire l'amour» puis nous prient de rayer la mention «faire l'amour».L'héroïne de Peindre ou faire l'amour fait un choix philosophique différent. Installée près d'un sentier de montagne pour peindre un paysage du Vercors, elle laisse tomber pinceaux et chevalet pour céder aux charmes d'un inconnu aveugle qui passait par là (peut-être une réapparition de Cupidon, le Dieu de l'amour des Romains, gamin et farceur, tirant ses flèches au hasard, les yeux bandés). C'est «peindre» qui disparaît.Du point de vue technique, il est sûrement plus facile de faire l'amour en philosophant qu'en peignant. Mais intellectuellement, aucun de ces choix ne s'exclut mutuellement. On peut trouver des raisons de continuer à peindre, à philosopher et à faire l'amour, même s'il est probablement plus prudent d'essayer d'éviter de le faire exactement en même temps !Présentation de l'éditeurArmée de ses seuls concepts, la philosophie peut-elle saisir ce qu’il y a de charnel, de déraisonnable et d’ineffable dans chaque histoire d’amour ?Pour Ruwen Ogien, la réponse ne fait aucun doute : le philosophe ne doit pas abdiquer ses droits devant l’émotion, le sentiment, la passion.Son projet ? Ecrire un De l’amour rigoureux – quoique facétieux.Et traiter de cet obscur objet comme s’il s’agissait de n’importe quelle autre chose de la vie.D’où ce livre où, irrespectueux, « l’ami de la sagesse » s’interroge :L’amour est-il plus important que tout ? Peut-on aimer sans raison ? Ou sur commande ? L’amour se situe-t-il par-delà le bien et le mal ? Et, s’il ne dure pas, est-ce quand même un amour véritable ? A suivre…Biographie de l'auteurRuwen Ogien est directeur de recherche au CNRS (CERSES). Il est notamment l’auteur, chez Grasset, de L’influence des croissants chauds sur la bonté humaine (2012) et de La guerre aux pauvres commence à l’école (2013).