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Comment faire sérieux tout en s’amusant, ou l’art d’enseigner sans ennuyer : telle pourrait être la devise de Stephen Jay Gould. Ce brillant universitaire américain – il professe à Harvard –, paléontologue doué et scientifique de renommée internationale, donne dans Le Pouce du panda une formidable leçon d’écriture qui en remontre à bien des traités savants. Les mécanismes qui régissent l’évolution du vivant, le darwinisme, la sélection naturelle, la sociobiologie, le sexisme, le racisme, etc., théories et concepts généralement considérés comme d’un accès difficile pour les non-initiés, sont ici lumineusement exposés dans un langage familier et à travers une foule d’anecdotes, toutes plus édifiantes les unes que les autres. Magie du verbe qui, du coup, permet à chacun de pénétrer l’univers mystérieux et fascinant de l’histoire de la vie, d’entrer de plain-pied dans le vif des épineux débats que suscite la science contemporaine. Comme l’a écrit un critique, saluant la parution de l’édition française, « Le Pouce du panda est ce qui manquait à la littérature scientifique : une Comédie biologique en résumé – comme il y a une Comédie humaine ».Sur le gril donc, le devenir des espèces. Métamorphoses et mutations. Un scénario compliqué qui suppose une étonnante capacité inventive du vivant. Ainsi le cas du panda géant… L’animal est célèbre, surtout auprès des enfants : le genre nounours placide, à pelage blanc et noir, et bons gros yeux émouvants. Qui s’imaginerait, en le voyant, qu’il a probablement vécu il y a quelques millénaires un véritable drame ? Au départ de l’affaire, la nourriture. C’est qu’il raffole, l’animal, du cœur des tiges de bambou. Or, sans un organe conçu pour la préhension, c’est-à-dire une main dotée d’un pouce opposable aux autres doigts, il n’est pas facile d’éplucher un bambou pour en extraire le cœur. Et quand, en plus, le pouce dont on disposait à l’origine a été spécialisé dans d’autres tâches, la situation n’est pas loin d’être désespérée. Comment faire ? Rééduquer le pouce ? Abandonner le bambou succulent et se contenter de gâteries plus accessibles ? Absolument pas. La solution est infiniment plus « simple », et aussi infiniment plus extraordinaire. Elle tient en un mot : évolution. L’évolution qui va voler au secours du panda bambouphile et lui fabriquer, à partir d’un petit os du poignet, le sésamoïde radial, un nouveau « pouce ». Hypertrophié, celui-ci deviendra en effet un véritable sixième doigt doté de toutes les caractéristiques nécessaires à la préhension : mobilité, souplesse et opposition à l’ensemble des doigts.En d’autres termes, la nature « bricole ». Sans cesse et sans relâche elle ajuste, adapte, aménage, améliore. Une usine où le système D serait roi et la surprise toujours de rigueur. Le vivant ressemble à une immense machinerie de créations permanentes. Pour vivre, se reproduire, résister aux agressions de toutes sortes les espèces sont contraintes d’imaginer constamment des parades ou des subterfuges qui les aident à perdurer. Loi du perfectionnement continu, appuyée sur la « sélection naturelle ».Mille et un exemples, mille et une histoires pour relater le grand roman de l’évolution. Gould est un formidable conteur. Mais aussi un homme de science, et il ne le laisse jamais oublier.
درباره نویسنده
استفان جِی گولد (به انگلیسی: Stephen Jay Gould) (زاده ۱۰سپتامبر ۱۹۴۱ -مرگ ۲۰ می۲۰۰۲) دیرینشناس، زیستشناس تکاملی و مورخ علم اهل آمریکا بود.